Hermine DAVID "La Maison de Nogent"

Hermine DAVIS nait à Paris en 1886. Membre de l'École de Paris de la première moitié du XXe siècle, elle entre à l'Académie Julian et intègre l'atelier de Jean-Paul Laurens de 1902 à 1905.
En 1901, un accident stupide, une baleine de corset reçue dans l'œil, la défigure, la dotant à vie d'yeux exorbités et globuleux. C'est en 1907 chez le marchand de tableaux Henri Bing qu'elle rencontre Jules Pascin, venu de Berlin, qui devient son mentor. Il traîne une réputation sulfureuse et ils vivront une relation tumultueuse du fait d'une seconde relation sentimentale que Pascin vit simultanément et sans dissimulation avec Lucy Krohg. Pascin et Hermine David mènent alors jusqu'en 1914 une vie de bohême, entourés d'amis : Georges Braque, Tsugouharu Foujita, Juan Gris, Moïse Kisling, et ceux du Bateau-Lavoir : Max Jacob, Suzanne Valadon, Maurice de Vlaminck. La nationalité bulgare de Pascin (la Bulgarie est l'ennemie de la France dans la Première Guerre mondiale) le contraint à gagner les États-Unis en 1914. Six mois après son départ, Hermine le rejoint par le paquebot Lusitania et emménage avec lui à Brooklyn. Le regard puritain de l'Amérique sur le concubinage les fait se marier le 25 septembre 19185. Le marché de l'art leur fait néanmoins bon accueil et ils resteront à New York jusqu'en 1920. Ils voyagent alors en Floride, en Louisiane, en Caroline du Sud, au Texas, jusqu'au Mexique. À Cuba, les frasques de Pascin les obligent en septembre 1920 à rentrer en France où le couple vit un temps au 15 rue Hégésippe-Moreau, puis au 73 rue Caulaincourt, avant de se séparer.

Paysagiste, qualifiée de post-impressionniste, elle est aussi peintre de scènes de genre et portraitiste. On lui doit, entre autres, le portrait de Kiki de Montparnasse.

David a été une illustratrice très sollicitée par le monde de l'édition de 1926 à 1929. Une suractivité dans ce domaine qui la passionne l'oblige au repos. Elle effectue, en 1929, une cure à Thonon-les-Bains (Haute-Savoie), avant de poursuivre dans les Pyrénées, à Barcelone et dans l'île de Majorque, périple dont elle rapporte de nombreux dessins et aquarelles.

En 1930, Pascin se suicide, laissant un testament où il lègue tout en partage entre sa femme légitime, Hermine, et sa maîtresse Lucy Krohg. Les deux femmes se réconcilient alors, Hermine se rapprochant de Lucy Krohg chez qui (10 bis Place Saint-Augustin) elle exposera jusque dans les années 1960. À partir des années 1940, elle crée également des émaux de Limoges sur cuivre, œuvre dans l'art sacré (une grande peinture murale du calvaire est visible dans l’église de Veules les Roses), et dans le décor des vases de Sèvres.

En 1965, elle obtient le Prix d'Aquarelle de la Biennale de Deauville, en 1932 la Légion d’honneur.
En mai 1966, Hermine David se retire à la Maison de retraite des Artistes de Nogent-sur-Marne, où elle dessine et d'où partiront, sur place et dans la région, ses dernières expositions.
Elle adopta des techniques variés : Aquarelles, gravures, lithographies, pointes-sèches, illustrations, gouache, décorations sur porcelaine.
Des œuvres d'Hermine David sont conservées dans les musées à travers le monde:

Musée de Delmenhorst en Allemagne.
Musée des beaux-arts d'Alger.
Rose Art Museum (Université Brandeis de Waltham dans le Massachusetts).
American Art Association de New York.
Fine Arts Museum of San Francisco.
Phillips Collection de Washington.
Musée national des beaux-arts du Québec, Québec.
Musée des beaux-arts du Canada, Ottawa.
Tate Gallery de Londres.
Musée Ateneum d'Helsinki.
Galerie nationale des beaux-arts de Sofia.
Les collections Takahata, Japon.
Musée du Petit Palais, Genève.

En France:

Musée du Luxembourg, Paris.
Musée national d'art moderne, Paris.
Musée d'art moderne Richard Anacréon, Granville.
Musée d'art et d'histoire de Narbonne.
Manufacture nationale de Sèvres.
Bibliothèque de la ville de Nantes.
Fonds national d'art contemporain.
Centre national des arts plastiques.

Des portraits d'Hermine David par Jules Pascin sont par ailleurs conservés au Musée des beaux-arts de Lyon, au Musée de Grenoble et au Musée national d'art moderne à Paris.
Monographie : Mad Benoit, "Hermine David (1886-1970), peintre-graveur de l'École de Paris", Editions Jean-Paul Villain, 2006

Site : http://www.hermine-david.com/

Dessin aux crayons de couleurs, 24x16 cm, signé en bas à droite et situé en bas à gauche "Nogent". Ce dessin fait partie des dernières productions de l'artiste: elle représente ici sa dernière demeure qui sera la Maison de retraite des Artiste à Nogent-sur-Marne.

Réf: P0022
Prix: 460 €